L’édition 2022 de l’Enquête canadienne sur l’utilisation de l’Internet (ECUI), publiée dans Optique culture en avril 2025, dévoile un portrait dynamique des habitudes numériques des Québécois. Internet est devenu un véritable carrefour culturel, où l’on retrouve de plus en plus de Québécois accros au streaming, à la musique en ligne, et à l’écoute de balados.
Une passion pour le streaming vidéo et la musique
En 2022, près de 92 % des Québécois de 15 ans et plus ont utilisé Internet à des fins personnelles, une hausse de 5 points par rapport à 2020. Cette connectivité s’accompagne d’une consommation massive de contenu culturel en ligne. Le streaming vidéo est devenu un incontournable, avec 74 % des internautes qui se tournent vers des services de diffusion en continu pour regarder des films et des séries, contre 64 % en 2020. La tendance est particulièrement marquée chez les 55-64 ans, où l’usage du streaming a progressé de 21 points.
La musique en ligne ne reste pas en retrait : 79 % des Québécois écoutent de la musique via des plateformes de streaming, une activité qui reste stable mais toujours populaire. Les jeunes adultes de 15 à 34 ans sont les plus friands de musique en ligne, avec près de 97 % de cette tranche d’âge qui se connecte pour écouter leurs artistes favoris.
La montée en puissance des balados
La grande tendance de ces dernières années reste l’essor des balados. En 2022, 33 % des Québécois ont écouté des podcasts, une augmentation de 6 points par rapport à 2020. Le groupe des 35-44 ans se distingue par une progression spectaculaire de 14 points. Cependant, c’est la tranche d’âge des 25-34 ans qui se distingue particulièrement, avec plus de 50 % des individus qui écoutent des balados, marquant un véritable phénomène dans la consommation de contenu audio numérique.
Les dépenses culturelles : l’impact du numérique
Malgré un recul global des dépenses culturelles en 2022 (653 M$ contre 898 M$ en 2020), le secteur des abonnements et téléchargements vidéo et musicaux a généré 375 M$. Cependant, c’est le secteur du jeu vidéo qui reste le plus profitable, avec un panier moyen de 230 $ par an, devançant celui des abonnements aux services de streaming, dont le panier moyen s’élève à 221 $.
La lecture numérique : une évolution discrète mais significative
La lecture numérique, bien que toujours en développement, ne cesse de progresser. Même si l’étude Optique culture ne mesure pas directement la lecture de livres numériques, elle indique que 82 % des Québécois suivent régulièrement des nouvelles et des articles en ligne, un taux qui monte à 92 % chez les diplômés universitaires. Il est raisonnable de supposer qu’une partie de cette consommation passe par des plateformes comme Kindle ou Kobo, très populaires au Québec.
Une culture francophone solide dans un monde numérique globalisé
La grande majorité des Québécois consomme du contenu culturel en français. Selon le rapport, 80 % des internautes ayant regardé ou écouté des contenus produits au Canada l’ont fait en français. Cela témoigne de l’attachement des Québécois à leur culture francophone, même dans un univers numérique dominé par l’anglais.
Un accès à la culture qui varie selon le revenu et la composition des ménages
La consommation de contenu numérique varie également selon le type de ménage et le revenu. Les foyers avec enfants ont tendance à consommer plus de contenu culturel, ce qui peut favoriser la transmission de la passion pour la lecture aux générations suivantes. De plus, dans les ménages à plus haut revenu, la consommation de contenu canadien, y compris des livres numériques, est significativement plus élevée.
Le livre numérique, une évolution discrète mais présente chez les Québécois
Bien que la lecture numérique ne figure pas toujours en tête des statistiques, elle s’inscrit néanmoins dans une évolution discrète mais significative des habitudes des Québécois. En parallèle à une consommation massive de vidéos, de musique et de balados, le livre numérique reste un acteur essentiel du paysage culturel québécois. Les chiffres peuvent paraître modestes, mais les pages numériques continuent de tourner discrètement, offrant un nouveau mode de lecture pour les Québécois du XXIe siècle.